Fabrication


La tradition tient historiquement une place très importante dans l'univers de la lutherie. Le travail des grands maîtres du passé (le plus souvent italiens) est souvent vu comme une référence incontournable et il est donc d'usage de copier – ou tenter de reproduire – ce travail. Cette approche de copiste me paraît cependant un peu dangereuse et assez frustrante. Dangereuse parce que, comme en témoignent de nombreuses recherches, il ne suffit pas de reproduire la géométrie ou l'apparence pour obtenir automatiquement la même sonorité. Frustrante parce quelle ferme la porte à la création et à l'innovation, elle plonge le luthier dans une routine plus ou moins servile.


Au lieu de cela : essayer de marcher sur les pas des grands maîtres ; chercher soi-même ce qu'ils ont cherché...


Parallèlement, et surtout dans l'univers des musiques anciennes, il faut rappeler que le violon n'a pas cessé d'évoluer au cours de son histoire. Les "musiques anciennes" couvrent une période d'au moins 150 ans. Dès lors, pourquoi jouer la musique de Lully sur des instruments dont le concept acoustique a été mis au point près d'un siècle plus tard ? Est-ce que cela va sonner pareil qu'à Versailles ? Sans doute pas...

Par ailleurs, proposer la copie précise d'un instrument nécessiterait idéalement de disposer de l'original pendant toute la fabrication. Or ce n'est pas mon cas. Je ne peux travailler que d'après les plans publiés par les musées et d'autres institutions, dont on sait bien qu'ils s'avèrent toujours insuffisants. Ils ne peuvent donc constituer pour moi qu'une base de départ, une source d'inspiration.


Tant pour les violons que pour les luths, j'aime varier les modèles, explorer de nouvelles pistes et proposer des sonorités variées aux musiciens. Mais chaque instrument doit rester une création, une inspiration, une recherche. Surtout ne pas faire deux fois la même chose !



Cordes frottées modernes

Cordes frottées baroques

Archets baroques

Cordes pincées


Share by: